La carrière d’Aristide Cavaillé-Coll qui s’étend sur pas moins de deux tiers du XIXe siècle – période d’immenses bouleversements techniques, artistiques, sociaux – ne saurait se réduire au simple vocable « l’orgue Cavaillé-Coll ».

Ses premiers instruments, conçus encore avec un fort apport d’un père élevé et œuvrant encore dans la tradition classique ou post-classique, sont tributaires d’une esthétique musicale et surtout d’une liturgie redevables aux auteurs du premier tiers du siècle.

Lorsqu’il achève sa carrière avec les chefs d’œuvre de Toulouse, Rouen, Ilbarritz, Azkoitia…, les Trois Chorals de Franck côtoient déjà la Cinquième Sonate de Guilmant et les dernières Symphonies de l’op. 42 de Widor – ainsi que la première de Vierne, on est très loin de la « Symphonie » de Beauvarlet-Charpentier !), pour ne citer que ces jalons de la musique d’orgue française.